Pourquoi Habitat Hippodrome?
Le logement est essentiel à la sécurité, au bien-être et au bonheur des individus. Le Canada est signataire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, qui reconnaît le logement comme un droit humain fondamental, et en 2019, le droit au logement a été officiellement reconnu par la loi canadienne. Cependant, de nombreux Québécois et Québécoises ont actuellement du mal à se payer un logement à long terme, et de nombreux experts affirment que le Canada continue de se trouver dans une crise du logement. Dans tout le pays, les prix des logements augmentent plus rapidement que les revenus, et les listes d'attente pour les logements sociaux s'allongent.
L’état de la situation à Montréal est similaire à celui du reste du pays : de 2000 à 2015, les prix des logements dans la ville ont augmenté de 172 % alors que les revenus n'ont augmenté que de 47 %. Pour les logements locatifs, qui représentent 63 % des ménages, les loyers moyens sont passés, depuis 2016, de 720 $ à 913 $. En dépit des lois québécoises sur le contrôle des loyers, qui sont conçues pour protéger les prix des propriétés locatives existantes, les loyers augmentent dans toute la ville. Cela exacerbe non seulement la précarité des populations à faible revenu déjà vulnérables ; même les Montréalais de la classe moyenne ont de plus en plus de mal à trouver un logement abordable.
Source: OMHM et gouvernement du Québec
Source: CMHC
Plus d'un tiers des ménages montréalais n'ont pas accès à un logement abordable tel que défini par la Société canadienne d'hypothèques et de logement. En 2016, dans la ville de Montréal:
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36,5 % (ou 180 000) des ménages consacrent plus de 30 % de leurs revenus au logement.
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17,7 % (ou 87 000) des ménages consacrent plus de 50 % de leurs revenus au logement.
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8,5 % (ou 40 000) des ménages consacrent plus de 80 % de leurs revenus au logement.
Au cours des dernières années, la hausse de l'inflation et la pandémie de COVID-19 ont exacerbé cette crise. Entre 2020 et 2021, l'inabordabilité croissante a poussé 48 000 personnes à quitter la ville de Montréal pour s'installer en banlieue à la recherche d'un logement plus abordable. Si l'on ajoute à cela la croissance démographique future de la région de Montréal, qui atteindra 4,7 millions d'habitants d'ici 2031, il est probable que le logement restera encore un enjeu majeur.
Le site de l'Hippodrome est l'une des dernières grandes parcelles de terrains publics à Montréal. Nous croyons que ce site représente une excellente opportunité pour les différents paliers gouvernementaux de collaborer et de démontrer leur engagement envers le logement en tant que droit humain et de contribuer à la création d'une communauté accessible et écologiquement consciente. À cette fin, nous proposons que la Ville de Montréal utilise le site de l'Hippodrome pour fournir des logements permanents abordables et décommodifiés, avec une gouvernance collective, des infrastructures sociales et des espaces verts. Cela prendrait la forme d'un projet de développement communautaire à grande échelle, élaboré sur 20 ans, appelé Habitat Hippodrome.
Cette proposition est soutenue par quatre impératifs principaux :
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Impératif 1 : La construction de logements décommodifiés sur le site de l'Hippodrome contribuera à résoudre la crise d'accessibilité au logement à Montréal. Le site est un terrain public en mesure d’accueillir des milliers de logements. En s'assurant que ces logements sont à l'abri de la volatilité du marché, on répondra aux besoins du public sans imposer au secteur privé une tâche qui ne lui incombe pas.
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Impératif 2 : Cette proposition permettra au gouvernement fédéral de remplir son obligation légale à l’égard du droit au logement des ménages canadiens et aidera à atteindre l'objectif de la municipalité de fournir des logements abordables à Montréal. La Ville de Montréal a déclaré son intention de fournir des logements abordables, accessibles et bien entretenus à ses résidents. L'utilisation de ce site pour des logements décommodifiés de façon permanente est un pas concret vers la réalisation de ces objectifs.
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Impératif 3 : Maintenir le terrain sous la responsabilité de la Ville aura de plus grands avantages financiers à long terme pour la Ville de Montréal. La vente du terrain permettra de dégager des fonds immédiats pour les coffres municipaux, mais le maintien de la gestion publique du terrain produira des avantages financiers beaucoup plus importants à long terme.
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Impératif 4 : L'offre de logements décommodifiés et gérés collectivement garantira à la fois la diversité économique et l'abordabilité permanente pour les résidents. Des milliers de familles y trouveront un milieu de vie dont elles ont grand besoin et bénéficieront d'une sécurité de logement à long terme. La structure de cette proposition assurera également une saine mixité socioéconomique dans le quartier Côte-des-Neiges.
Les détails de cette proposition se trouvent dans le rapport, sous l’onglet Documents. Vous y trouverez des informations sur le modèle de gouvernance proposé, la conception du site et une analyse de faisabilité financière.